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CORRESPONDANCE ET VARIÉTÉS.

struction, contre ceux qui favorisaient son ignorance pour leur propre intérêt.


CONSTANTINOPLE.Réception de l’ambassadeur de France. — Le 30 novembre, l’ambassadeur de France a présenté ses nouvelles lettres de créance au caï-macanpacha, et fait les visites d’usage aux ministres des affaires étrangères et de l’intérieur. M. le général Guilleminot a eu ensuite son audience du Grand-Seigneur. Le sultan l’a reçu à l’européenne, c’est-à-dire debout devant un fauteuil. S. H. a dit à l’ambassadeur les choses les plus flatteuses, et lui a témoigné à plusieurs reprises l’estime qu’elle lui porte. Le sultan a fait voir une belle pendule, qu’il aime beaucoup, a-t-il dit, et qu’il tient de Napoléon. On dit qu’après l’audience, au moment où M. Guilleminot se retirait, le Grand-Seigneur a fait appeler M. Jaubert, l’un des secrétaires d’ambassade qui avaient accompagné le général, lui a adressé un compliment flatteur, et lui a remis de sa main une magnifique tabatière en diamans.


ASIE.

SYRIE.Situation du commerce. — Le commerce de la Syrie, qui a en lui-même tous les élémens d’une grande prospérité, languit et dépérit par le manque de protection, et l’impuissance où il est de se développer en liberté. Tout le commerce de l’Yémen, de la Mecque, qui présente de si grandes richesses, féconderait les provinces de la Syrie, et y produirait un grand mouvement de marchandises de toute espèce, s’il y était libre et protégé ; mais l’administration de cette contrée semble faire tous ses efforts pour l’étouffer ; le commerçant n’y jouit d’aucune sécurité, il y est au contraire exposé à des avanies continuelles, qui frappent principalement sur celui qu’on suppose avoir amassé quelques richesses par les affaires. Ce commerce passe donc presque tout entier en Égypte, tandis que son