en s’affaiblissant, le voyageur se dirigea vers ces forges de Girao qui sans doute ont reçu depuis un immense accroissement. L’auteur dit avec raison que le fer des montagnes de Minas-Geraes peut être considéré comme inépuisable, on le trouve à la surface de la terre, et le minerai a donné jusqu’à 85 pour 100, et davantage. Que dire de ce régime colonial où il était défendu aux Brésiliens de fondre la moindre parcelle de fer ? L’établissement du Morro de Gaspar-Soares a fourni depuis long-temps le fer nécessaire à l’exploitation des diamans, mais il a coûté des sommes énormes au gouvernement par le manque absolu de constructeurs habiles.
Ce sont, comme nous l’avons déjà dit, des choses essentiellement utiles qu’on doit s’attendre à trouver dans cette relation : aussi ce que dit l’auteur sur la juridiction des mines, sur les titres divers de l’or, sur la manière de le fondre et de l’essayer, pourrait bien paraître aride à quelques lecteurs ; cependant il jette un tel jour sur l’administration et sur les ressources intérieures du Brésil, que nul ne saurait s’en plaindre, et d’ailleurs, hâtons-nous de le dire, ces faits sont mêlés à des détails de la vie intérieure, qui pourront plaire aux lecteurs les moins sérieux.
Mais bientôt la relation prend un autre caractère. Quittant Villa-do-Principe où il séjournait depuis quelque temps, et s’avançant vers Minas-Novas, l’auteur se trouve de nouveau en rapport avec quelques tribus sauvages ; ce sont les Malalis qu’il visite, et il cite à leur sujet un des faits les plus curieux dont il soit fait mention dans aucun voyage. Semblables à ces Guaraons des bords de l’Orénoque, qui mangent avec délices une larve du palmier murichi, les Malalis tirent