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Page:Revue des Deux Mondes - 1831 - tome 2.djvu/207

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GÉOGRAPHIE DE L’AMÉRIQUE.

taient des choses merveilleuses. La découverte du cap Catoche et celle de la côte de Campêche, sont les fruits de cette entreprise, qui est bientôt suivie d’un nouvel armement. Juan de Grijalva aborde à l’île Cozumel, remonte au nord, et prolongeant ensuite le rivage, découvre les rivières Tabasco, Tonala, Alvarado et Banderas, la province de Panuco, et l’île San-Juan de Ulua qui, trois siècles après, devait être un des derniers remparts de l’Espagne américaine contre les fils de ses audacieux conquistadores. Alonso Alvarez de Pineda achève aussitôt la reconnaissance du golfe du Mexique ; choisi par Velasquez pour soumettre ces riches contrées, qui venaient de recevoir le nom de Nouvelle-Espagne, le jeune Hernan Cortez commence cette immortelle entreprise en 1519, et dans le cours de trois années, par la supériorité de son génie, et l’ascendant irrésistible de son beau caractère, il réduit à l’obéissance le riche, le puissant empire de Montezuma, avec une grande partie des provinces de Mechoacan, Tututepec, Panuco, Guascaco et Soconusco. Si la postérité lui refuse un jour son admiration, c’est parce qu’il fit trop avec de faibles moyens, pour que ses exploits ne paraissent pas fabuleux.

Après la découverte de l’Amérique, beaucoup de savans cosmographes continuèrent, pendant quelque temps, de penser que les Espagnols avaient abordé sur les côtes orientales de l’ancien continent, et lui donnèrent une dénomination impropre. Une erreur si grossière pour nous, en apparence, devait être bientôt dissipée, et l’on fut conduit alors à cette idée naturelle que, s’il n’existait pas encore d’autres pays intermédiaires, le même océan qui baignait les côtes de la Chine devait borner les rivages occidentaux du Nou-