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VOYAGES.
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vance avec des forces dans le pays de Cibola, fait la conquête de cinq grands villages, source de tant de fables, et pénètre jusqu’au quarantième parallèle dans la province de Quivira. En même temps, et par une mesure combinée, Hernando de Alarcon parvient à l’entrée du Colorado, remonte cette rivière à quatre-vingt-cinq lieues de son embouchure, et offre, dans ses échanges avec les Indiens, le premier exemple du commerce des fourrures dans cette partie de l’Amérique. Continuant la reconnaissance des côtes extérieures de la Californie, Juan Rodriguez Cabrillo, parti en 1542 de la Navidad, examine tous les caps et entrées, découvre le port de Monterey ou de Los Pinos, s’élève, malgré le mauvais temps, jusqu’au cap Mendocino par 37° 10’, et prouve, par le succès, qu’il aurait fait de plus grandes découvertes, si, dans les ordres qu’on lui remit, on eût eu égard aux saisons. Il périt près du canal de Santa-Barbara, et son pilote, Bartolome Ferrela, parvient jusqu’au quarante-troisième degré sur les côtes du Cap-Blanc. À la même époque, Rui Lopez de Villalobos aperçoit le premier, en se rendant aux Moluques, les îles inhabitées de Roca-Partida, Santo Tomas et Nublada.

Pendant ce demi-siècle, qui avait vu la puissance espagnole s’étendre si rapidement dans les régions bordées par l’océan Pacifique, les explorations et les conquêtes furent dirigées avec non moins d’ardeur du côté de l’Atlantique. En 1516, Thomas Pert et Sébastien Cabota font, pour des marchands anglais, un voyage au Brésil et aux Antilles. Le second de ces navigateurs, envoyé bientôt après, par la jalousie de l’Espagne, à la recherche des pays de Tarsis, d’Ophir, de Cathay et de Cipangu, au-delà de l’Amérique, pénètre dans