Page:Revue des Deux Mondes - 1831 - tome 2.djvu/217

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
207
GÉOGRAPHIE DE L’AMÉRIQUE.

sentimens de paix en répandant les vérités du christianisme. Plusieurs de ces apôtres de notre foi, après avoir obtenu des succès faciles, entreprirent des excursions dangereuses et pénibles dans des pays jusqu’alors fermés aux Européens. Sans armes, sans autre protection qu’une croix, ils firent des découvertes importantes en propageant chez les nations inconnues du nord les principes d’une religion amie des hommes. La plus remarquable de ces pieuses missions fut celle de Marcos de Niza, dont le voyage aventureux se lie à plusieurs autres tentatives. Parti de Culiacan en 1539, ce moine franciscain gagne Petatlan, parcourt un désert, examine le pays qu’il traverse en publiant le nom de Dieu et celui de l’empereur, atteint la région des sept villes, croit apercevoir la cité magnifique de Cibola, et revient annoncer le succès de ses recherches. On veut s’assurer de la confiance que méritent les rapports merveilleux de Marcos, on brûle de parvenir à ce Tombouctou mexicain, et bientôt une petite flotille, commandée par Francisco de Ulloa, fait le tour de la mer Vermeille, double le cap Saint-Lucas, et remonte vers le nord jusqu’au trente-huitième parallèle. Telle fut la dernière entreprise à laquelle Cortez prit part. Son zèle pour les découvertes qu’animaient principalement des idées de conquête et de gain, eût produit des résultats surprenans, si sa puissance limitée et la présence d’un rival n’y avaient mis obstacle. Ses plans étaient dignes de son vaste génie, et en raison des difficultés qu’il rencontra, ses efforts furent extraordinaires.

La navigation d’Ulloa n’avait eu aucun rapport avec les courses de Marcos ; mais, à son retour, des préparatifs faits par Mendoca, l’habile rival de Cortez, se trouvaient terminés. Francisco Vasquez Coronado s’a-