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Page:Revue des Deux Mondes - 1831 - tome 3.djvu/263

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VICTOR HUGO.

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Dans ce concours heureux brillaient de toutes parts
Le sentiment, le charme et l’amour des beaux-arts.
Sur quarante rivaux qui briguaient son suffrage,
XXXEst-ce peu qu’aux traits séduisans
XXXDe votre muse de quinze ans,
L’Académie ait dit : Jeune homme, allons ! courage !
Tendre ami des neuf sœurs, mes bras vous sont ouverts ;
XXXVenez, j’aime toujours les vers.
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Ce digne et naïf littérateur, lorsqu’il entendait plus tard retentir les succès bruyans, parfois contestés, de celui qui était devenu un homme, ne pouvait s’empêcher de dire avec componction : « Quel dommage ! il se perd ; il promettait tant ! jamais il n’a fait si bien qu’au début. »

En 1818, les deux frères obtinrent du général Hugo la grâce de ne pas entrer à l’école polytechnique, bien qu’ils fussent prêts par leurs études. Eugène avait gagné un prix aux jeux floraux ; l’émulation de Victor en fut excitée ; il concourut à son tour, tout en prenant ses inscriptions de droit, et remporta deux prix, coup sur coup, en 1819: l’un pour la Statue de Henri iv, l’autre pour les Vierges de Verdun. L’académie des jeux floraux, en couronnant ces odes, éprouva plus d’étonnement encore que l’académie française n’en avait eu précédemment, et M. Soumet écrivait de Toulouse au jeune lauréat : « Vos dix-sept ans n’ont trouvé que des incrédules. »

L’Ode sur la statue de Henri iv avait été composée en une nuit. Voici comment : madame Hugo était malade d’une fluxion de poitrine, et chacun de ses fils la veillait à son tour. La nuit du 5 au 6 février, c’était le tour de Victor. Sa mère, qui tenait beaucoup (car elle y croyait déjà) à la gloire future de son fils, regretta qu’il eût laissé passer un concours sans s’y essayer : les pièces, en effet, devaient être envoyées à Toulouse avant le 15, et il aurait fallu que Victor eût expédié la sienne dès le lendemain matin pour qu’elle pût arriver