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Page:Revue des Deux Mondes - 1831 - tome 3.djvu/479

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SAYNÈTE.

son projet… Tout ce que j’ai d’or et de bijoux est à vous… Prenez tout… Je ne saurais mieux employer des trésors qui me sont indifférens qu’à sauver mes trésors les plus chers… J’ai encore deux ou trois domestiques dévoués… nous correspondrons ensemble… Je vous ferai passer le reste de votre fortune… et vous reviendrez plus tard, lorsque le comte aura oublié des transports qui ne peuvent souiller long-temps l’âme d’un noble Portugais… Courez chez dona Maria, et soyez partis dans une heure… Pour moi, les tortures ne m’arracheraient pas le secret du lieu où vous vous réfugiez…


Don Félix.

Oh ! ma mère… j’accueille avec transport cette idée… Mais pourquoi faut-il que je vous quitte ?


La Comtesse.

Courez vite… mon fils…

(Don Félix lui baise la main, et sort.)

Scène II.


Même appartement. Une heure après.
La Comtesse.

Enfin, ils sont partis. Je ne respirais pas tant qu’ils étaient ici… Maintenant je suis, sinon plus heureuse, du moins plus calme… Mais j’entends le comte…

(Entre le comte.)
Le Comte.

Se jouer de moi à ce point !…

La Comtesse.

Qu’avez-vous, comte ?…

Le Comte.

Ce que j’ai ! Vous osez me le demander !… vous leur complice ! Don Félix est parti, mais ce n’est pas pour Amarillas, et il n’est point parti seul.