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MARINE FRANÇAISE.

quinze qui auraient besoin de grandes réparations pour pouvoir faire campagne, et dix à qui il ne faudrait que des radoubs peu considérables pour être en état de naviguer. Quatorze vaisseaux en construction, commencés, avancés ou près d’être terminés sont aussi portés sur le Navy-list.

L’Angleterre a cent treize frégates de tous rangs. Pour les frégates, il faut faire toutes les soustractions que nous avons faites pour les vaisseaux, et il en restera quatre-vingts susceptibles de prendre la mer tout de suite. En appliquant des calculs analogues à la partie du Navy list qui concerne les corvettes (sloops) les bricks et les goëlettes (schooners) ; on peut dire que l’Angleterre a vingt corvettes, cinquante bricks, quinze goëlettes disponibles. Il y a six corvettes en construction, sept brigs, et trois goëlettes.

Quant aux bateaux à vapeur (Steam-vessels) ; ils sont au nombre de quinze. Tous ne pourraient pas servir activement ; supposons que quatre soient hors d’un service immédiat, il en reste toujours onze, ce qui est considérable[1].

  1. Qu’il nous soit permis de dire un mot à propos des bateaux à vapeur. On s’exagère beaucoup l’importance de ce moyen de navigation ; on se jette, par tous les vœux que l’on peut faire, dans ce système qui a de grands avantages sans doute, mais non pas tout-à-fait ceux que supposent les personnes étrangères à la marine. Nous entendons des gens dire : « Il faut renoncer aux navires à voiles, et faire usage seulement de navires mus par la vapeur. » Nous allons leur démontrer l’inanité d’une pareille prétention. Le combustible étant le principe de l’agent qui donne la force aux bateaux à vapeur, il faut songer à lui avant tout ; il faut le loger, et en assez grande quantité pour qu’il ne manque pas à la machine. Ce combustible occupe une grande place à bord, et plus le trajet à faire doit être long, plus il faut augmenter cette place et la somme du bois et du charbon. Il reste bien peu d’espace quand l’emmagasinement du combustible est fait : quel service peut donc rendre le bateau ? Il ne peut porter ni marchandises, ni équipage nombreux, ni lourde artillerie ; il ne peut donc faire les voyages de long cours pour le commerce, il ne peut servir à la guerre. Jusqu’au jour où l’on aura trouvé un agent, d’une