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ANTIQUITÉS
MONUMENTALES DE LA FRANCE[1],
TOME i (MONUMENS CELTIQUES)

L’intensité de la vie politique est telle au centre de la France, que tout intérêt scientifique ou littéraire en est absorbé. Est-ce à dire qu’il en soit ainsi dans les provinces ?… Grâce au ciel, il y reste encore place pour les travaux paisibles de l’érudition, pour les études désintéressées. Si l’on veut respirer et se rafraîchir un instant de la brûlante atmosphère où nous vivons, c’est de ce côté qu’il faut regarder.

Voici un livre éminent par la science, éminent par le patriotisme : c’est le résumé d’un cours professé gratuitement par un des savans archéologues et naturalistes de la société de Normandie. J’aime la réunion de ces deux titres. La science profite à ne point isoler l’un de l’autre, l’homme et la nature. Le sol de la France et son histoire, voilà le double objet des travaux de M. de Caumont. En même temps qu’il nous donne une excellente carte géologique du Calvados, il publie la première partie de son Cours des antiquités monumentales de la France, partie celtique. Les trois autres (romaine, germanique, féodale) doivent suivre de près. Si l’on songe que les antiquités celtiques dominent dans nos provinces de l’ouest, les romaines dans celles du midi, les germaniques dans l’Alsace et la Lorraine, on comprendra le double intérêt de cette importante publication. Chaque époque historique ayant ainsi marqué de son empreinte une partie du pays, une histoire de l’art en France est un voyage archéologique.

La partie celtique, que nous annonçons, donne l’idée la plus favorable de celles qui doivent suivre. L’auteur a évité avec une sagesse remarquable l’écueil

  1. Chez Lance, rue Croix-des-Petits-Champs.