Aller au contenu

Page:Revue des Deux Mondes - 1832 - tome 5.djvu/524

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.


LITTÉRATURE DRAMATIQUE.

LOUIS xi. — TERESA.

La tragédie est morte la semaine dernière après une longue et pénible agonie. Nous avons eu, à trois jours de distance, Louis xi et Teresa : c’est une bonne fortune pour la critique qu’un pareil évènement ; c’est une occasion singulièrement propice pour discuter et résoudre la question qui s’agite depuis bientôt quinze ans ; car les attaques dirigées contre les vieilles lois du Théâtre-Français par Diderot et Mercier étaient demeurées comme non avenues jusqu’à la chute de l’empire. Le Mariage de Figaro avait déplacé la controverse, en substituant le problème social au problème littéraire. En prenant son art du même côté qu’Aristophane, en faisant de la comédie une arme politique, il avait rejeté dans l’ombre toutes les arguties de l’école. Au moment où Beaumarchais préludait à Mirabeau, où le comte Almaviva offrait à toute la noblesse étonnée un exemple et une leçon terribles, on ne songeait plus guère aux querelles d’académie, aux préceptes de collège. Plaute et Térence, Molière et Regnard, Corneille et Racine, n’avaient rien à faire dans le combat qui s’engageait.