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Page:Revue des Deux Mondes - 1832 - tome 5.djvu/537

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RÉVOLUTIONS
DE
LA QUINZAINE.


14 février 1832.


Les mois d’hiver, bon gré mal gré, sont des époques d’oisiveté et de plaisir. On a beau s’arranger pour l’émeute, s’arranger pour la conspiration, tout cela devient je ne sais comment un tumulte qui n’est pas l’émeute, une échauffourée qui n’est pas une conjuration. La frivolité de la saison l’emporte sur les choses les plus sérieuses. Les bals de la cour nuisent aux réquisitoires du procureur du roi ; les concerts font manquer son effet à la détonnation du pistolet républicain ; Louis xi ou Teresa ont ôté beaucoup de leur importance à la première communion de Henri v. Frivole et futile et aimable nation ! elle accepte tout avec joie et transport : le bruit, le sang, les fêtes, les discours de la tribune, les compositions des poètes, le tapage des journaux, les regrets du passé, la tristesse du présent, les menaces de l’avenir, toutes choses qui l’amusent. Aujourd’hui elle danse, hier elle menaçait ; laissez venir les premières feuilles du printemps, elle ira se battre. Vous voyez bien que ce n’est pas un titre trop exagéré pour notre revue que ce titre : Révolutions.

Donc je disais que la conjuration est mal venue, elle a mal pris son temps, non-seulement pour réussir, mais encore pour être de quelque importance et de quelque effet. La conjuration s’était d’abord huchée sur les tours de Notre-Dame, elle avait posé son pied léger sur les cloches muettes ; mais soit que la