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Page:Revue des Deux Mondes - 1832 - tome 5.djvu/720

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ITALIE. — ÉTATS SARDES.

ou moins rapprochés de ceux de Laplace, mais des formules exactes et générales. Maintenant que ce beau travail est terminé, on attend avec impatience sa publication. Plana, qui avait à professer dans plusieurs chaires, trouvait encore le temps de fournir de nombreux mémoires aux volumes de l’académie de Turin et à d’autres sociétés savantes. Espérons que son grand talent et sa prodigieuse activité d’esprit, affranchis désormais d’un travail journalier et de l’obligation de calculer des nombres, pourront s’appliquer de nouveau à reculer les bornes de la science analytique, et nous donneront quelque découverte importante.

Bidone, ami et collègue de Plana, est aussi l’un des hommes les plus remarquables de l’Italie. D’abord, professeur de mathématiques, il s’illustra par des recherches analytiques, et surtout par son mémoire sur les intégrales définies, qui le plaça au premier rang des géomètres italiens. Nommé ensuite professeur d’hydraulique, il ne crut pas que, dans un pays où cette science est d’une si haute importance pour les irrigations et les autres travaux de l’agriculture, il pouvait s’en tenir à ce qu’il en savait déjà. Il quitta, quoiqu’à regret, ses recherches d’analyse pure pour ne s’occuper que de ce qu’il devait enseigner ; et par un bonheur presque sans exemple, mais justement mérité, il a pu s’illustrer une seconde fois dans la nouvelle science qu’il venait d’embrasser presque au milieu de sa carrière. Ses travaux sur l’écoulement des liquides forment une des plus belles pages de la physique moderne, et dans son mémoire sur la contraction de la veine fluide, il a résolu un problème qui avait résisté à tous les géomètres. Bidone est directeur de l’établissement de la Parella dont nous avons déjà parlé ; il est à désirer que l’on augmente toujours ses moyens de recherches, car il doit être plutôt considéré comme un homme destiné à faire avancer la science que comme un professeur uniquement occupé de l’enseignement. Simple et modeste, Bidone vit très retiré, toujours livré à ses études, et ne voyant que quelques amis qui honorent son caractère et qui aiment sa bonté.

Il serait trop long de citer tous les hommes qui, à Turin, s’occupent avec succès des sciences physiques et mathématiques.