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Page:Revue des Deux Mondes - 1832 - tome 5.djvu/734

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PENSÉES DE JEAN-PAUL.

plus large, car il couvre à-la-fois les yeux, les oreilles et la bouche ; mais les plumes de ses ailes sont plus longues et plus blanches que celles d’aucun autre amour.


Le destin prend souvent le bois de réglisse que les hommes se plaisent à sucer, pour s’en faire une bonne trique, et pour les rosser d’importance.


La vie du monde est comme la crême, tout à-la-fois froide et douce.


Les génies poétiques sont d’une nature compatissante ; comme la justice, ils soldent un chirurgien dans le lieu des tortures, pour remettre de suite les membres brisés, et même pour désigner d’avance la place des fractures.


Il y a des femmes dont l’âme tendre et délicate s’enivre au parfum des fleurs de la joie, comme d’autres avec les fruits de la vigne.


Quelle perspective se présente à l’homme, lorsqu’un peloton de fil à la main, il sort de ce labyrinthe ténébreux ? — Rien que l’entrée de nouveaux labyrinthes qui s’ouvrent devant lui. Son seul désir est de choisir.


Pourquoi donc les hommes ne reconnaissent-ils point qu’une femme qui aime, est prête à tout immoler à ses sentimens ; qu’elle a tant de force pour l’amour et aucune contre lui ; qu’elle sa-