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pèce humaine, la différence des tailles extrêmes d’individus appartenant à une même race est beaucoup plus considérable que celle qui existe entre la moyenne de la plus grande des races et celle de la plus petite.

Les autres résultats auxquels conduit l’étude de l’homme considéré sous le rapport qui nous occupe, peuvent se résumer dans les propositions suivantes.

1o Différence selon le sexe. Chez les peuples de très grande taille, les femmes sont en général beaucoup plus petites que les hommes. Chez les peuples de petite taille au contraire, la différence est très faible.

2o Différence suivant le climat. Les peuples les plus remarquables par leur grande taille habitent généralement l’hémisphère austral, ceux de petite taille au contraire se trouvent (comme on l’a depuis long-temps observé) dans l’hémisphère boréal. Parmi les premiers, les uns vivent sur le continent de l’Amérique méridionale, les autres dans divers archipels de l’Océan du sud. Tous sont compris entre le dixième et le cinquantième degré de latitude sud. Il faut observer toutefois qu’il existe dans l’hémisphère austral des peuples dont la taille est au-dessous de la moyenne, et réciproquement, dans le boréal, des peuples dont la taille surpasse cette moyenne ; et ce qui est remarquable, c’est que, dans un cas comme dans l’autre, près des peuples de la plus haute taille se trouvent ceux qui sont le plus remarquables par l’exiguité de leur stature. C’est qu’un froid modéré semble une circonstance très favorable au développement de la taille, et que quelques degrés de plus produisent sur-le-champ une sorte de rabougrissement.

3o Différences suivant le régime diététique et le genre de vie. C’est un résultat assez généralement reconnu, pour qu’il ne soit pas nécessaire de s’y arrêter. Toutefois, l’influence de ces causes est bien moins manifeste sur l’homme que sur les animaux domestiques.

En terminant son mémoire, M. Geoffroy discute la question relative à la prétendue dégénération physique de notre espèce, soutenue par divers écrivains, et fait voir que tous les faits sont contraires à cette opinion, de sorte qu’il est infiniment probable que, depuis les temps historiques, la taille moyenne n’a pas varié d’une manière appréciable.

Séance du 16 janvier. M. Cordier lit l’extrait d’une lettre qui lui a été adressée de Palerme, en date du 18 décembre, par M. Constant Prévost, et dans laquelle ce géologue donne des détails sur différentes parties du sol de la Sicile. Le cap Passaro ne lui a point présenté ces couches alternatives de basalte et de calcaire, que d’autres observateurs avaient cru y voir, mais une grande formation basaltique qui a soulevé et pénétré en diverses directions des calcaires de différens âges, depuis la craie jusqu’au calcaire moderne. Cette action volcanique a donc eu lieu à une époque très récente, et n’a été suivie que de la formation d’un terrein qu’il faudra nommer quaternaire, terrein qui renferme à l’état fossile des animaux analogues à ceux qui habitent aujourd’hui près des mêmes lieux, et qui se trouve à toute la périphérie de la Sicile autour de laquelle il forme une sorte de ceinture.