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cevoir l’excédant de la population manufacturière, colonies qui n’exigeraient pas les mêmes dépenses que celles d’outremer, n’offriraient pas les mêmes dangers pour la santé des colons, et ne seraient pas l’objet de la même répugnance puisqu’il ne s’agirait point d’une expatriation véritable, mais d’un simple déplacement dans l’intérieur du pays.

Séance du 27 février. M. de Mirbel fait, en son nom et celui de M. Desfontaines, un rapport verbal très favorable sur les cinq premières livraisons de la Flore de la Sénégambie, de MM. Guillemin, Perrotet et Richard. Cette flore, qui manquait entièrement à la science, renferme la description d’un grand nombre d’espèces nouvelles, et les auteurs ont eu un soin scrupuleux de n’en donner aucune pour telle qu’après avoir consulté tous les ouvrages écrits sur des pays dont la végétation a quelque analogie avec celle du Sénégal. Des planches très bien faites accompagnent le texte, et donnent d’une manière fort nette l’analyse de la fleur et du fruit. Cette flore, disent en terminant les rapporteurs, n’offre pas de l’intérêt aux seuls botanistes, et le commerce, l’industrie, l’administration même, y trouveront d’utiles renseignemens.

M. Becquerel lit un mémoire sur la cémentation et les altérations que le fer peut éprouver dans la terre. L’honorable académicien rappelle les faits exposés dans un premier mémoire sur les changemens qui s’opèrent par la chaleur, le contact, le frottement, etc., dans l’état électrique des corps, et sur les modifications qui en résultent dans l’arrangement de leurs parties moléculaires ; puis de ces faits et de quelques considérations nouvelles, il en vient à conclure que les molécules des corps peuvent être considérées comme autant de petites piles électriques dont les actions réciproques et continues constituent la force d’agrégation. En outre il admet avec M. Ampère, dans les atomes une polarité électrique. En partant de ces données, on peut, dit-il, expliquer les décompositions qu’éprouvent de la surface au centre, et quelquefois du centre à la surface, des masses considérables de granit de fer, spathique, etc., sans que ces masses aient cessé d’être solides. Dans la cémentation qui est un effet évidemment de même nature, M. Becquerel a constaté pleinement l’origine électrique du changement.

Les décompositions parasites de Haïdinger ou pseudo-morphoses d’Haüy ne sont probablement aussi que des sortes de cémentations dont quelques-unes peuvent être imitées au moyen de forces électriques à petite tension.

Le reste de la séance a été occupé par la lecture du mémoire de M. Azaïs.

MOIS DE MARS.

5 mars. M. Dumas expose les propriétés qu’il vient de découvrir dans un composé qu’il désigne par le nom de camphogène.

Ce composé, obtenu d’abord par M. Oppermann, se compose pour un volume de douze volumes de carbone et de neuf d’hydrogène.

Un volume de camphogène combiné avec un volume d’eau constitue le camphre ordinaire.