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ACADÉMIE DES SCIENCES.

plus remarquable, c’est une caverne très étendue, creusée dans une montagne de phyllades et de micaschistes d’une grande dureté. Cette caverne, formée de diverses chambres unies par d’étroites galeries, ne présente aucune stalactite ; mais, dans le sol qui en forme le fond, M. Virlet pense que l’on trouverait des ossemens fossiles. La configuration du pays voisin, qui représente un bassin presque complètement fermé, dont l’entrée de la grotte occupe le fond, a fait penser à l’auteur que ce conduit souterrain avait pu, à une époque antérieure, donner issue aux eaux du bassin, qui, plus tard et par suite de quelque grande catastrophe, se seraient frayé l’ouverture latérale par laquelle elles s’échappent aujourd’hui.

Séance du 19 mars. M. Isidore Geoffroy-Saint-Hilaire fait hommage du premier volume de son Histoire des anomalies de l’organisation chez l’homme et chez les animaux.

M. de Humboldt présente trois ouvrages allemands sur le cholera-morbus.

M. Libri présente une note dans laquelle il donne l’intégrale générale de toutes les équations différentielles du premier ordre : ce théorème, qui sera pour les équations différentielles ce que le théorème de Fourier est pour les fonctions d’une seule variable, est d’une grande utilité dans les questions de physique mathématique. Par son secours, on pourra intégrer les équations qui expriment le mouvement de la chaleur, en supposant variables la conductibilité et la chaleur spécifique des corps échauffés. Ce cas, qui est celui qui a lieu dans la nature, ne pouvait pas être résolu par les formules connues jusqu’à présent.

M. de Humboldt annonce que la société patriotique de la Havane a ordonné l’an passé la construction d’un observatoire magnétique, conformément à la demande qui lui en avait été adressée.

Déjà, grâce à l’activité et à la persévérance de M. de Humboldt, des maisons magnétiques s’étendent sur une ligne qui va de Pékin à la Havanne, en passant par Kasan, Pétersbourg, Nikolajef, Berlin, Freiberg et Paris. Dans chacune, quatre fois l’année et à la même époque, on fait pendant un jour et demi, d’heure en heure, des observations sur les variations horaires de la déclinaison magnétique ; on y observe également tout ce qui est relatif à la déclinaison et à l’inclinaison absolue ainsi qu’à l’intensité magnétique.

M. le docteur Delpech, de retour d’un voyage qu’il a fait à Londres de concert avec M. Coste, annonce qu’il a reconnu sur presque tous les individus qui ont succombé au choléra une inflammation du plexus solaire, des ganglions semi-lunaires et des plexus rénaux. L’ensemble des symptômes lui avait fait soupçonner dès le principe une affection du système des nerfs splanchniques, et l’autopsie cadavérique a, dit-il, justifié cette prévision.

M. Chevreul fait, en son nom et celui de MM. Magendie, Dupuytren, Serres, Flourens et Serullas, un rapport très avantageux sur le bouillon de la société Hollandaise : le rapporteur s’est livré à des recherches très étendues, relativement à la composition du bouillon de viande ordinaire, aux caractères qui le distinguent de la solution de gélatine des os, et à l’importance du rôle que jouent dans l’alimentation les substances qui se trouvent en quantités presque inappré-