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ciables à la vérité, dans le premier liquide et n’existent pas dans le second.

M. Latreille fait un rapport très avantageux sur une monographie du genre pourpre par M. Duclos. M. de Blainville annonce qu’il s’occupe d’un travail du même genre, mais dans lequel il s’est borné à considérer les espèces que possède le muséum d’histoire naturelle.

M. Mathieu fait, en son nom et celui de M. Puissant, un rapport sur un instrument d’arpentage inventé par M. de Riquehem. Cet instrument, dont la construction est presque aussi compliquée que celle d’un théodolite, ne le remplacerait que très imparfaitement. Il pourrait être, à la vérité, substitué avec avantage au graphomètre, mais il est plus cher et moins portatif.

M. Duméril fait, en son nom et celui de M. Latreille, un rapport peu avantageux sur un mémoire de M. Lamarre-Picquot, relatif aux serpens venimeux de l’Inde. L’honorable académicien signale plusieurs faits qui lui semblent erronés, et cherche à faire ressortir les circonstances qui ont pu induire l’observateur en erreur. M. Lamarre-Picquot du reste a des droits à la reconnaissance des naturalistes pour les beaux échantillons d’animaux qu’il a rapportés de l’Orient, et sur lesquels une commission prise dans le sein de l’académie a fait précédemment un rapport très favorable.

M. Heurteloup adresse une réclamation relativement à une lettre dans laquelle M. Leroy d’Etiolles annonçait avoir inventé depuis assez long-temps un instrument analogue à la sonde employée pour la lithocenèse. M. Heurteloup montre que son instrument a des caractères qui le distinguent complètement de celui de M. Leroy.

M. Duméril fait un rapport très favorable sur les deux premiers cahiers du recueil mensuel de la Gazette médicale.

Séance du 26 mars. M. Cordier, donne lecture de divers extraits de lettres écrites de l’Inde par M. Jacquemont, lettres dans lesquelles ce jeune savant rend compte de son voyage de Calcutta aux sources de la Jumnah, l’un des principaux affluens du Gange, dans la vallée de Kanaor où coule le Sutledge, une des grandes sources tributaires de l’Indus, enfin jusque sur le versant nord de la branche la plus septentrionale de l’Hymalaya, c’est-à-dire au-delà de la frontière chinoise.

Dans la vallée de Kanaor, la hauteur moyenne des villages est de trois milles mètres au-dessus du niveau de la mer, le long des rives du Sutledge, et de quatre mille mètres dans le bassin du Spiti, un des affluens du premier fleuve. Quant aux habitations séparées, on en trouve presque à la hauteur de cinq mille mètres.

De la vallée de Kanaor, M. Jacquemont est revenu à Delhi pour se préparer à entrer dans le Pendjab, état indépendant, qui comprend presque tout le bassin de l’Indus. L’exploration de ce pays avait été jusqu’à présent à-peu-près interdite aux voyageurs européens, et elle l’eût été sans doute de même à M. Jacquemont sans une circonstance aussi heureuse qu’imprévue. Un officier français, M. Allard, était établi depuis assez long-temps dans ce pays et en grande faveur auprès du prince, dont il avait discipliné les armées presqu’à l’européenne.