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REVUE SCIENTIFIQUE.

phiques dans lesquels il a porté un jugement sur l’esprit et les ouvrages des hommes dont il faisait l’histoire ; il rappelle ensuite qu’il ne s’est pas seulement occupé de recherches relatives aux animaux, mais qu’il s’est également occupé autrefois de physique, de minéralogie et de cristallographie, et que c’est même comme minéralogiste qu’il a été d’abord attaché au Muséum ; enfin il cite ses derniers mémoires sur les reptiles fossiles des environs de Caen, mémoires qui prouvent qu’il n’est pas resté étranger à la marche des sciences géologiques.

M. Dumas lit un mémoire sur la composition du minium.

Vient ensuite la lecture d’un mémoire de M. Marcel de Serres sur une nouvelle caverne à ossemens, découverte à Mialet, près d’Anduze, département du Gard.

Dans cette caverne, située près du Gardon, et dont l’ouverture est élevée de trente-cinq mètres au-dessus du lit de la rivière, on a trouvé sous une voûte de stalagmites et au milieu d’un limon semblable à celui que dépose le gardon, des ossemens de bœufs, de moutons, de cerfs, qui paraissent ne différer en rien de ceux des espèces actuelles et dans quelques points des ossemens d’hommes avec différens produits de l’art humain. Les fragmens de poterie, dit l’auteur, semblent indiquer un état très peu avancé de civilisation. Dans d’autres places, les os humains sont mêlés avec ceux d’animaux d’espèces perdues ; mais, ce qui dérange toutes les conclusions qu’on pourrait tirer de cette réunion, relativement à l’existence de l’homme dans des temps très reculés, c’est que, dans le même lieu, on a trouvé une petite statue de bronze évidemment de fabrique romaine, et qui semble représenter un sénateur.

Séance du 4 juin. — L’Académie ayant à proposer un candidat pour la chaire d’anatomie comparée, vacante au Muséum par la mort de M. Cuvier, M. Duvernoy, son ancien collaborateur, demande à être présenté en cette qualité. « Je regrette vivement, dit-il, que mon absence de Paris[1] ne m’ait pas permis de solliciter d’abord les suffrages des professeurs-administrateurs du Jardin-du-Roi. N’ayant pu leur faire connaître ou leur rappeler mes titres en temps opportun, j’espère que leur premier vote ne décidera pas sans retour de celui qu’ils auront à donner bientôt comme membres de l’Académie.

« Consacrer le reste de mes jours à la mémoire du grand homme auquel j’avais voué un attachement sans bornes, et qui n’a cessé de me donner des marques d’estime et d’amitié, serait, ajoute M. Duvernoy, mon vœu le plus ardent: terminer, d’après son plan, la nouvelle édition si nécessaire d’un ouvrage, qui a créé la science de l’organisation des animaux, serait ma première occupation ; en un mot continuer la pensée de Olivier autant que mes relations si longues et si constantes avec mon illustre maître, mon zèle et mon expérience me le permettraient, serait mon unique affaire. »

M. Achille Comte adresse à l’Académie les deux premières livraisons d’une série de tableaux offrant la distribution méthodique des animaux, conformé-

  1. M. Duvernoy est, depuis 1809, professeur d’histoire naturelle à la faculté des sciences de Strasbourg.