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Page:Revue des Deux Mondes - 1832 - tome 7.djvu/747

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LETTRES PHILOSOPHIQUES.

Saint Augustin, dans la Cité de Dieu, après avoir reconnu combien la philosophie platonicienne l’emportait sur toutes les autres doctrines de l’antiquité, et combien elle avait eu le pressentiment et la prescience des vérités que le christianisme enseignait, dit qu’une mauvaise honte empêche seule les platoniciens[1] de confesser l’incarnation du fils de Dieu, et de le reconnaître pour l’unique médiateur. Ainsi ce grand théologien voulait tout entraîner vers la foi. Mais depuis l’évêque d’Hippone, le génie de l’homme ne s’est pas tenu tranquille, et ne sommes-nous pas en droit de dire à notre tour aux sectateurs éclairés de la religion : — La philosophie connaît par elle-même toutes les vérités que vous enseignez ; loin de vous combattre, elle vous comprend et vous explique : il n’y a plus qu’une mauvaise honte qui puisse vous empêcher de reconnaître la puissance de la raison, de vous rallier aux progrès et aux espérances inépuisables du genre humain.


lerminier.


P. S. Je vous mande ce que j’apprends à l’instant : M. de la Menais s’est soumis au pape.

  1. Sancti Aurelii Augustini, libri xxii de Civitate Dei. Libr. x, cap. xxix, de Incarnatione Domini nostri Jesu Christi quam confiteri Platonicorum erubescit impietas.