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REVUE. — CHRONIQUE.

conséquences qui peuvent en résulter pour le commerce et l’industrie anglaise sont incalculables, destinée qu’elle est à leur ouvrir un vaste débouché le long de toute la côte occidentale d’Afrique. M. Laird, de Liverpool, l’accompagne ainsi que le lieutenant W. Allen, que le bureau de l’amirauté a spécialement chargé de la partie géographique du voyage. On croit que les frères Lander tâcheront de pénétrer jusqu’à Tombuctou.


VOYAGE EXTRAORDINAIRE.

Le capitaine Avery, du cutter Lively, bateau pilote de Cowes d’environ quarante tonneaux, arriva dernièrement à Sidney, dans la Nouvelle-Galles du Sud, après avoir exécuté, dans ce frêle bâtiment, le tour de la moitié du globe. Le Lively avait été frété en Angleterre pour servir d’allége au vaisseau le Tula, qui allait entreprendre un voyage d’exploration dans les mers polaires du Sud. Ces deux navires étaient partis ensemble des îles Falkland, et avaient été séparés par un violent coup de vent, sous une latitude très méridionale. Le Lively ne revit le Tula qu’à Sidney, où il parvint non sans peine à le rejoindre. Durant cinq mois, le capitaine Avery séjourna, conformément à ses instructions, dans les régions polaires glaciales. Après avoir vu périr successivement tous les hommes de son équipage, et lorsqu’il ne lui restait plus qu’un matelot et un mousse, il se décida à relâcher au Port-Philippe, sur la côte méridionale de la Nouvelle-Hollande. Là, étant descendu à terre avec ses deux compagnons, pour tâcher de se procurer des vivres, son navire disparut tout-à-coup, soit qu’il eût été enlevé par les naturels du pays, soit qu’il fût chassé au large par le vent. Au bout de quinze jours, passés dans de mortelles angoisses, et au moment où, accablés de faim et de fatigue, ils se croyaient per-