verses combinaisons de matières où entrent l’oxigène et l’azote, se feraient de même un équilibre analogue.
Ce ne sont là, toutefois, que les moyens ordinaires et permanens mis en œuvre par la nature. Mais lorsque, par suite de causes qui nous demeurent inconnues, ils deviennent insuffisans pour maintenir cet équilibre de proportions auquel elle ne cesse de tendre, elle a recours alors, comme à d’autres moyens plus efficaces, à la pluie, aux vents, aux orages. À l’approche de ces grandes variations atmosphériques, les êtres animés, par le malaise indicible, par les inexplicables angoisses qui se manifestent surtout par la grande difficulté qu’ils ont à respirer, paraissent annoncer, en effet, par autant de signes certains, qu’il s’est opéré une diminution momentanée de la portion respirable de l’air atmosphérique ; d’un autre côté, à peine l’orage est-il passé, que leur respiration devient libre et facile : tout trahit en eux un bien-être évident ; tout indique que la diminution d’air respirable dont ils ont souffert quelques instans a été réparée.
Ce peu de mots suffirait déjà à indiquer, sans doute, le rang élevé que la philosophie de la nature assigne à l’atmosphère terrestre dans l’ensemble des choses créées.
Mais il faut encore ajouter à cela, que cette philosophie considère en outre l’atmosphère comme contenant l’esquisse, ou, pour parler philosophiquement, le schéma de toute création. C’est en effet dans l’atmosphère que nous pouvons saisir, pour la première fois, sous forme visible et palpable, le conflit des principes contraires. Jusque-là, c’est-à-dire dans les quatre fluides dont nous avons parlé, ils ne sont manifestés que par certains phénomènes, mais sont demeurés eux-mêmes invisibles.
Bacon semble donc avoir été inspiré d’une vue anticipée de la philosophie de M. de Schelling, quand il a énoncé le vœu de voir les explorateurs de la nature s’occuper de l’étude des phénomènes atmosphériques, de préférence à celle de tous les autres phénomènes.
On conçoit facilement d’ailleurs qu’il n’existe pas de système de physique où l’atmosphère ne doive occuper une place importante. En contact par ses sommités avec les espaces incommensurables, avec le pur éther qui remplit ces espaces, elle enveloppe la terre entière. Elle est le milieu où se meuvent et respirent les êtres animés. Elle