Aller au contenu

Page:Revue des Deux Mondes - 1833 - tome 1.djvu/358

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
352
REVUE DES DEUX MONDES.

DE LA VIE.

De tous les phénomènes qui éclatent sur la surface du globe, la vie est sans aucun doute le plus merveilleux. La vie est comme le résumé, et, pour ainsi dire, la couronne de la multitude des autres phénomènes. Elle ne saurait donc échapper aux lois du dualisme, ou bien de quel droit ce dualisme s’appellerait-il universel ?

Mais il n’en est pas ainsi. Loin de là ! Dans la vie se manifeste d’une éclatante manière cette loi de dualisme dont nous avons fait jusqu’à présent de fréquentes applications.

La vie, comme tous les autres phénomènes de la nature, sera donc aussi le résultat d’une action et d’une réaction de principes contraires.

Elle se montrera comme une combinaison nécessairement variable de ces principes toujours les mêmes ;

Elle naîtra de leur contact, elle jaillira, pour ainsi dire, de leur choc.

Il s’agit par conséquent de déterminer seulement quels sont ces principes, dont le contact et les combinaisons diverses produisent la vie.

Or, une observation bien simple suffit pour nous le révéler.

La vie dans son principe, dans son essence, dans ce qui la constitue, est nécessairement une. Elle est identique à elle-même chez tous les êtres animés. En même temps elle éclate pourtant partout sous formes différentes.

De là résulte que des deux principes qui concourent à produire la vie, l’un est un, identique à lui-même ; l’autre, divers, multiple, partout différent de lui-même.

On peut encore dire que l’un est positif, l’autre négatif. — On sait qu’il n’y a qu’une manière d’être une chose, et qu’il y a mille manières de ne pas être cette chose.

D’un autre côté, les formes diverses sous lesquelles se montre la vie, ne sont autres que les diverses conditions organiques, au milieu desquelles elle agit.

Cette diversité des conditions organiques représente donc la multiplicité du principe négatif.