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PHILOSOPHIE DE SCHELLING.

négatif, là le magnétisme positif. Mais rien ne s’oppose à ce que nous imaginions la turmaline divisée en deux parties par rapport à cette hétérogénéité, et de telle sorte que l’une de ces parties de turmaline, ou pour mieux dire, de ces turmalines d’espèce nouvelle, recélât la propriété de la turmaline qui la rend propre à manifester le magnétisme positif et l’électricité négative ; que l’autre partie de la turmaline, ou bien que cette autre turmaline d’espèce nouvelle que nous avons imaginée, recélât au contraire les propriétés inverses de la turmaline, c’est-à-dire, celle qui la rend propre à manifester le magnétisme négatif, et l’électricité positive. La polarité qui existait précédemment dans une seule pierre, se trouvera de la sorte exister en deux pierres séparées : en même temps, rien ne sera pourtant changé, dans les phénomènes qu’elle manifestait. Aux deux turmalines d’espèce nouvelle, que nous avons mises en regard l’une de l’autre, on peut substituer deux autres corps quelconques ; aucun changement n’en résultera dans les phénomènes de la polarité, que nous venons de décrire, si nous supposons ces corps doués des mêmes propriétés que ceux qu’ils remplacent par rapport à la polarité magnétique ou électrique. À cette dernière condition, on peut remplacer de même chacun de ces corps, par deux, par trois, par un nombre quelconque d’autres corps, sans que rien ne soit changé, non plus dans les phénomènes. L’un de ces systèmes de corps représentera ce qui se passe à l’un ou l’autre des pôles de la turmaline ; l’autre ce qui se passe au pôle opposé. On peut multiplier par la pensée le nombre de corps qui entre dans les deux systèmes de corps, de telle sorte qu’ils finissent par comprendre tous ceux qui existent dans le monde entier ; de telle sorte enfin que les deux systèmes de corps, embrassant le système même de l’univers, finissent par se confondre avec ce système. Alors encore, ce sera toujours les phénomènes de la polarité magnétique et de la polarité électrique qui se manifesteront tels qu’ils ont été décrits. D’un autre côté, comme nous avons déjà eu l’occasion d’en faire la remarque, ces deux fluides n’ont pas un mode de manifestation qui leur appartienne en propre ; ils partagent celui que nous venons d’observer, avec le calorique, le fluide lumineux, avec toutes les forces primitives de la nature ; il se passera par conséquent dans les deux systèmes de