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au milieu de la touffe terminale de la queue, que les usages que lui attribue l’ancien scholiaste sont purement imaginaires. La description de Blumenbach était accompagnée d’une figure qui fut reproduite avec la traduction du texte dans l’Edinburgh philosophical journal.

La question fut reprise de nouveau en 1829 par M. Deshayes, qui, dans un article des Annales des Sciences naturelles, annonça avoir trouvé l’ergot sur un lion et sur une lionne, morts tous les deux à la ménagerie du Muséum. Il décrit cette partie comme une sorte d’ongle ou de production cornée de deux lignes environ de hauteur, ayant la forme d’un cône un peu recourbé vers la pointe, adhérant par sa base à la peau seulement, et non à la dernière vertèbre caudale, dont il est séparé par une distance de deux à trois lignes.

Un nouveau spécimen de cette partie a été présenté par M. Woods à la société zoologique dans la séance du 11 septembre dernier. Il avait été trouvé sur un jeune lion de Barbarie appartenant à la ménagerie de la société, qui l’avait reçu en présent du consul de Tripoli, sir Thomas Read. L’ergot fut d’abord aperçu sur l’animal vivant par M. Besmet, qui le fit remarquer au gardien. Ce dernier ayant voulu examiner la chose de près et s’y étant pris sans doute un peu rudement, l’éperon lui resta dans la main. M. Woods reçut la pièce une demi-heure après qu’elle avait été détachée, elle était encore molle à sa base dans toute la partie qui adhérait à la peau. On peut juger, d’après la facilité avec laquelle elle s’en était séparée, que l’adhérence n’était pas bien forte : c’est une remarque déjà faite par M. Deshayes, qui attribue à cette cause l’absence de l’ergot sur les individus empaillés. Il manque aussi fréquemment sur les vivans, car M. Woods, qui, depuis la publication du mémoire de M. Deshayes, avait examiné beaucoup de queues de lion, ne l’avait encore trouvé sur aucune. L’absence ou la présence de cet organe semble cependant indépendante de l’âge, puisque les deux lions sur lesquels M. Deshayes l’a trouvé étaient parvenus à toute leur croissance, tandis que celui de la ménagerie n’était encore qu’un lionceau. Elle est aussi indépendante du sexe, puisque, bien qu’il manque sur une jeune lionne de la même portée que le lionceau dont il s’agit ici, il existait, comme on l’a dit, sur l’individu femelle observé par M. Deshayes.

M. Woods, pensant que la même disposition devait être commune aux autres espèces de félis, l’a cherchée sur un grand nombre d’individus empaillés, qui existent dans les galeries de la société. Il n’a trouvé d’éperon sur aucun, si ce n’est sur un léopard asiatique adulte, où cette partie était bien évidente, quoique fort peu développée. L’auteur de la traduction anglaise de la notice de Blumenbach avait également indiqué