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MISCELLANÉES SCIENTIFIQUES.

naux qu’il rencontre ; la caverne de Gerolstein ne serait alors autre chose que l’ouverture extérieure du tuyau de l’une de ces trompes.

L’accès de cette caverne est facile, mais il est difficile d’y descendre à cause de la raideur de la pente et de l’humidité qui rend le sol très glissant. Du reste, quand on a surmonté les difficultés, on trouve à une profondeur peu considérable un étranglement qui empêche de pénétrer plus avant.

Il existe dans une foule de localités des cavernes ou des fentes qui, de même que celle décrite par M. Reynaud, donnent issue à des courans d’air plus ou moins impétueux. Nous nous contenterons d’en citer quelques-unes.

De Saussure parle d’une caverne dans l’île d’Ischia, connue sous le nom de Ventarola della Funera, de laquelle sort un vent frais. Elle est située au-dessous d’une petite chapelle dédiée à saint Antoine. Une ventarole semblable se trouve, au dire du chevalier Hamilton, à Ottaiano, au pied du Vésuve.

Les caves froides de Cesi, dans les états du pape, doivent leur basse température à l’air froid qui sort par les fentes d’un rocher contre lequel elles sont bâties. Cet air, lorsque de Saussure visita les caves, sortait avec tant de violence, qu’il éteignait presque les flambeaux qui éclairaient notre géologue. On l’assura que si la journée n’eût pas été froide, comme elle l’était pour la saison, le vent aurait été beaucoup plus fort. En hiver, au contraire, le vent, loin d’en sortir, y entre avec violence, et d’autant plus que le froid est plus rigoureux. C’est ce qu’indique l’inscription suivante gravée dans une des caves :


Abditus hîc ludit vario discrimine ventus,
Et faciles meros exhibet aura jocos.
Nam si bruma riget, quaecumque objeceris hauri.
Evomit œstivo cum calet igne dies.


De Saussure parle encore des caves de Caprino au bord du lac Lugan. Au pied d’une montagne calcaire dont la pente très rapide vient se terminer tout près du lac. Ces caves ne sont point profondes, elles ne sont point creusées dans la terre, leur sol est de niveau avec le terrein, le mur de face et le toit sont entièrement à l’air ; il n’y a que le mur du fond et une partie des murs latéraux qui soient enterrés dans le pied de la montagne. Ce pied est tout couvert de débris anguleux de cette même montagne, et c’est, d’entre ces mêmes débris que sort le vent frais ; mais il ne sort pas de partout. Le principal, quand on construit une cave, est de trouver les soupiraux.