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Page:Revue des Deux Mondes - 1833 - tome 2.djvu/207

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MÉLANGES.

convertit enfin en un nuage pâle. Il était alors environ cinq heures du matin. Le même globe fut vu à Allaman à une demi-lieue de distance. On l’y observa quand il était déjà à une certaine hauteur (45 degrés environ).

Des observations à peu près semblables ont été faites dans différens points des environs de Genève, aux Volandes, à Chêne-Thonex, à Cougny, à Vesenaz, à Coligny. Presque partout on a vu des clartés soudaines et très vives, des lumières diversement colorées, des gerbes comme des serpenteaux ; mais on n’a pas vu distinctement des globes lumineux, comme ceux indiqués dans l’observation précédente.

Dans le Bas-Simmenthal, on vit, la même nuit, par un ciel parfaitement serein, paraître vers le nord-est un globe enflammé qui se dirigeait vers le sud-ouest en répandant une très vive lumière. De ce globe jaillissaient de toutes parts des étincelles semblables à des étoiles filantes qui s’enchaînaient les unes aux autres et se répandaient sur toute la largeur de la vallée. Il éclata au bout d’une demi-heure, laissant après lui une longue trace lumineuse semblable à celle d’une fusée, qui disparut enfin et se transforma en un léger nuage. À peine cette première apparition avait-elle cessé, qu’à la même place où le premier était tombé, on vit s’en former un second, et plus tard un troisième, tous deux jetant comme le premier de nombreuses étincelles : l’un d’eux disparut derrière les montagnes avant d’éclater.

Près de Lausanne, des paysans dirent avoir vu, vers trois heures du matin, une poutre de feu longue de vingt pieds qui se dirigeait au nord. À Neufchâtel, des soldats qui étaient de service virent, vers cinq heures du matin, une colonne de feu qui resta quelques minutes stationnaire, se balança et disparut, laissant après elle une lueur qui éclaira toute l’étendue du lac ; elle fut suivie de trois éclairs et de trois boules de feu. Des paysans du village des Planchettes, situé dans les montagnes du canton de Neufchâtel, qui ont vu les météores, désignent l’un d’entre eux, qu’ils ont remarqué vers deux heures et demie au sud-est, comme un fusil de feu avec sa baïonnette et un sabre étendus sur la Suisse.

En France, des observations des mêmes météores ont été faites sur divers points. Ainsi M. Potier de Valdivia, officier du génie, dans