L’affaire de la Revue en police correctionnelle, après avoir été remise à huitaine, le 23 avril, a été appelée pour la seconde fois aujourd’hui ; mais un incident imprévu, tenant à des circonstances toutes personnelles entre l’ancien directeur et le directeur actuel, M. F. Buloz, a occasionné une nouvelle remise à huitaine. M. Odillon-Barrot, qui avait bien voulu se charger de la défense de la Revue, n’a pu par conséquent plaider la cause.
Pauvre quinzaine, lecteur, que cette quinzaine qui s’apprête à fuir derrière nous. Rien, absolument rien dont un chroniqueur puisse faire son profit, si ce n’est des nouveautés comme celles qui suivent : une session vient de finir, une nouvelle session s’est ouverte ; ou bien monseigneur Chatel prêche contre la divinité de Jésus-Christ, pour la plus grande édification de ses ouailles, et prépare un sermon contre l’existence de Dieu, etc., etc.
Que vous dirai-je des théâtres ? On y fait juste ce qu’on y faisait la quinzaine d’auparavant. Le Cirque Olympique est plus français que jamais ; la Porte-Saint-Martin se vautre dans la fange du Paradis des Voleurs, et le Théâtre Français crache sa dernière dent en déclamant les tirades de Caïus Gracchus. Le malheureux veut mourir dans les bras d’un Romain !
L’Opéra seul, le gigantesque, le magique Opéra, est plein de vie ; il ébranle encore sa vaste salle du galop de Gustave ; il éblouit les spectateurs de ses milliers de bougies étincelantes. L’Opéra vivra : son Atlas lui est resté. Les myrmidons qui voulaient charger leurs petites épaules du fardeau de M. Véron se sont retirés. Allons, la patrie est sauvée ; Veron for ever !
On parle cependant plus que jamais de rajeunir le vieux Jason de la