charmant, mais bien fragile. Ah ! mon Dieu, qu’allez-vous me dire ? je l’ai brisé en le prenant.
Il est brisé ? mon anneau brisé ?
Que je m’en veux de cette maladresse ! mais en vérité, le mal est sans ressource.
N’importe ! rendez-le-moi tel qu’il est.
Qu’en voudriez-vous faire ? l’orfèvre le plus habile n’y pourrait trouver remède.
Ne l’écrasez pas ! j’y tenais beaucoup.
Bon, Marguerite vient ici tous les jours. Vous lui direz que je l’ai brisé, et elle vous en donnera un autre. Avons-nous beaucoup de monde ce soir ? notre souper sera-t-il joyeux ?
Je tenais beaucoup à cet anneau.
Et moi aussi, j’ai perdu cette nuit un joyau précieux ; j’y tenais beaucoup aussi… Vous ne répondez pas à ma demande ?
Mais nous aurons notre compagnie habituelle, je suppose, Lionel, Damien et Cordiani.
Cordiani aussi !… Je suis désolé de la mort de Grémio.
C’était votre père nourricier.
Qu’importe ? qu’importe ? tous les jours on perd un ami. N’est-ce pas une chose ordinaire que d’entendre dire : Celui-là est mort ; celui-là est ruiné ? On danse, on boit par là-dessus. Tout n’est qu’heur et malheur.
Voici nos convives, je pense.