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Page:Revue des Deux Mondes - 1833 - tome 2.djvu/478

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REVUE DES DEUX MONDES.

d’airain ; son atmosphère glacée te dessèche ; ses tempêtes t’arrachent et te jettent à terre, brisée, flétrie !… Ô espoir ! ne peux-tu donc plus refleurir pour moi ?… »

— Ces chants sont douloureux, cette poésie est cruelle, dit Sténio en lui arrachant la harpe des mains ; vous vous plaisez dans ces sombres rêveries ; vous me déchirez sans pitié. Non, ce n’est point là la traduction d’un poète étranger : le texte de ce poème est au fond de votre âme, Lélia, je le sais bien ! Ô cruelle et incurable ! écoutez cet oiseau : il chante mieux que vous ; il chante le soleil, le printemps et l’amour. Ce petit être est donc mieux organisé que vous, qui ne savez chanter que la douleur et le doute.


George Sand.