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Page:Revue des Deux Mondes - 1833 - tome 2.djvu/50

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REVUE DES DEUX MONDES.
ANDRÉ.

C’est vrai, c’est vrai ! qu’il meure en paix ! Dans ses bras, Lionel ! Elle veille et pleure sur lui ! À travers les ombres de la mort, il voit errer autour de lui cette tête adorée ! elle lui sourit et l’encourage ! Elle lui présente la coupe salutaire ; elle est pour lui l’image de la vie. Ah ! tout cela m’appartenait ; c’était ainsi que je voulais mourir. Viens, partons, Lionel.

(Il frappe à la porte.)

Holà ! Paolo ! Paolo !

LIONEL.

Que faites-vous, malheureux ?

ANDRÉ.

Je n’entrerai pas. (Paolo paraît.) Pose ta lumière sur ce banc ; il faut que j’écrive à Lucrèce.

LIONEL.

Et que voulez-vous lui dire ?

ANDRÉ.

Tiens, tu lui remettras ce billet ; tu lui diras que j’attends sa réponse chez moi ; oui, chez moi ; je ne saurais rester ici. Viens, Lionel. Chez moi, entends-tu ? (Ils sortent.)



Scène II.


La maison d’André. — Il est jour.


JEAN.

Je crois qu’on frappe à la grille. (Il ouvre.) Qui demandez-vous, excellence ?

Entrent Montjoie et sa suite.
MONTJOIE.

Le peintre André del Sarto.

JEAN.

Il n’est pas au logis, monseigneur.

MONTJOIE.

Si sa porte est fermée, dis-lui que c’est l’envoyé du roi de France, qui le fait demander.

JEAN.

Si votre excellence veut entrer dans l’académie, mon maître peut revenir d’un instant à l’autre.