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Page:Revue des Deux Mondes - 1833 - tome 3.djvu/324

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REVUE DES DEUX MONDES.

L’homme est une unité. Il est celui de tous les animaux où l’unité est le plus fortement organisée. Chez lui, toutes les fonctions partielles sont unies à un centre nerveux dont elles dépendent, et la vie de chacune d’elles est absolument attachée à l’intégrité de celui-ci. Cette centralité unitaire de l’organisme nerveux doit être considérée comme la traduction corporelle de notre unité spirituelle. Les physiologistes reconnaissent dans l’homme deux vies, l’une qu’ils nomment particulièrement animale ou de relation, l’autre qu’ils appellent organique et végétative. Les besoins sont les points d’union de la vie végétative et de la vie animale. Les facultés de la vie animale doivent de toute nécessité intervenir et agir, pour que les besoins obtiennent satisfaction. La vie animale procède tout autrement que la vie végétative. Tout résultat dans la vie animale est une combinaison à laquelle plusieurs facultés ont pris part : tout y est intermittent, mobile et successif : aussi, faut-il dire qu’après l’unité qui est le fait dominant de cette vie animale, la successivité est le plus général. Le système d’action dont nous nous occupons, a pour siége l’appareil nerveux, sans lequel nulle opération animale ne saurait avoir lieu ; nous sommes donc obligés de croire que l’organisme que nous y trouvons est la représentation exacte, si ce n’est la limitation du système idéologique lui-même, car il serait absurde de penser que l’organe d’une fonction soit indifférent ou contraire à l’accomplissement de son rôle. Il résulte, en outre, de l’existence d’un mécanisme nerveux de ce genre, la conséquence capitale qu’il y a une logique humaine invariable. Par le mot logique nous entendons ce fait de la nécessité imposée à toute idée, à toute sensation et à toute action de subir cette sorte de circulation à travers les diverses portions de l’organisme nerveux dont le nombre et les aptitudes spéciales sont appropriées à sa nature ; en sorte que tout principe et toute sensation engendre invariablement ses conclusions. Théorie de la névrosité dont voici les conclusions : les diverses conceptions logiques sur l’ordre et l’ensemble aussi bien que sur la connaissance des parties sont la mise en jeu ou la représentation d’un ordre et d’un ensemble qui est en nous organisé comme appareil. L’esprit qui est en nous est appelé à une fonction terrestre, et il est pourvu de toute l’instrumentation nécessaire à l’accomplisse-