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REVUE DES DEUX MONDES.

CATILINA, à Vercingetorix.

Conduis-le, Gaulois, au vomitorium ; nous tous, demain au sénat.

TOUS.

Au sénat ! (Ils se lèvent de table.)

FULVIE.

Votre conspiration n’a rien d’amusant, elle ressemble à toutes les autres, on dîne plus gaîment chez Caton. Il n’y a pas la moindre horreur, pas la plus petite monstruosité ici. Il n’y a d’ivre que ce gros Gaulois qui ronfle comme au sénat.

VERCINGETORIX, à part.

Quand nous aurons le fer et le feu à la main, nous vengerons Spartacus.

(Au moment où la masse des conjurés sort, César entre.)

Scène VIII.


Les Mêmes, CÉSAR en habits de fête.
TOUS LES CONJURÉS.

Enfin, voilà César.

CURIUS.

La sœur de Caton nous le rend.

CATILINA à César.

Tu t’es donc décidé ?

CÉSAR.

Moi, je n’hésite plus, je ne suis point des vôtres. (Mouvement.)

CURIUS.

Que dit-il ?

CÉSAR.

Je dis que le temps n’est pas venu, et qu’il y a folie à conspirer, quand le blé arrive chaque jour de Sicile, quand le peuple rassasié ne jeûne même pas de gloire, quand il bat des mains aux périodes de Cicéron et aux faits d’armes du grand Pompée.

CATILINA.

Que viens-tu donc faire ici ?

CÉSAR.

Je viens vous avertir qu’il y a une conjuration mieux ourdie que la vôtre, celle du sénat contre vous. Ne savez-vous pas qu’hier Cicéron le consul a présenté une loi qui porte à dix ans d’exil la