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ACTE DEUXIÈME.



Scène PREMIÈRE.

Intérieur de l’appartement du Consul.


CICÉRON, seul.

Toujours des avis indirects ! des lettres sans nom ! un cri d’alarme bourdonne sans cesse à mes oreilles. Veille, consul, veille, ouvre les yeux ! Rome est en danger, les conspirateurs sont partout… dès-lors ils ne sont nulle part… et, au milieu de ces sinistres prédictions, Crassus, du fond de ses jardins, me jette ses craintes, Crassus, l’ami de Catilina, Crassus, que l’argent a absous ! Que croire ? que faire ? qui porte le masque ? à qui l’ôter ? Et dans cette confusion générale, la loi est là, avec ses nobles susceptibilités, qui défend la prévention, et, par respect pour la liberté de chacun, compromet la vie de tous… Dans les temps de discorde, c’est un lourd fardeau que le consulat. Maudit soit le jour où je suis entré dans cette vie d’agitation, où j’ai quitté la Grèce et ses douces études pour le Forum et ses ambitions ! Atticus ! Atticus ! tu es plus heureux que moi !… je ne puis plus reculer… Consul, je dois veiller au salut de la patrie.


Scène II.


CICÉRON, UN ESCLAVE.
L’ESCLAVE.

Une femme demande à être introduite ; c’est au consul seul