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crire, à la haute sagacité, à l’art d’intéresser : Hume, Jean de Muller, des exemples plus récens encore, suffiraient à le prouver.

Quoi qu’il en soit, on se propose de suppléer, autant qu’il est possible, au manque qui se fait sentir d’un corps d’Annales françaises dues à un seul homme et écrites d’un seul esprit, en publiant un corps général de documens originaux relatifs à l’histoire de France. Il est certain aujourd’hui, pour tous ceux qui veulent l’étudier et la connaître, que rien ne peut remplacer l’étude de ces documens ; c’est là qu’il faut aller chercher la science des temps écoulés ; là chacun trouve sur l’objet particulier de sa curiosité, une multitude de données, d’éclaircissemens, de traits de lumière, que les ouvrages de seconde main font toujours plus ou moins disparaître ; de telle sorte qu’eussions-nous dès à présent l’Histoire de France le mieux faite, elle ne saurait nous tenir lieu des histoires contemporaines, et ne nous dispenserait point d’y recourir.

L’importance d’une collection comme celle que nous annonçons s’est dès long-temps fait sentir : l’illustre Congrégation de Saint-Maur, de savans critiques et d’habiles historiens qui devancèrent son zèle ou se formèrent à son exemple, ont dès longtemps recueilli, mis au jour un très grand nombre de documens de notre histoire. Dès le commencement du seizième siècle l’autorité royale se fit un devoir et un honneur d’encourager et de récompenser ces inappréciables recherches. Il existe donc