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sur ce pays. Les détails que donne M. Breton sur la Nouvelle-Galles du Sud, la terre de Van-Diémen et la colonie de la rivière des Cygnes pourront cependant être utiles aux émigrans de l’Angleterre pour lesquels il paraît avoir été spécialement composé. L’auteur est un observateur impartial des hommes et des choses ; mais soit qu’il y ait de sa faute, soit que l’occasion favorable lui ait échappé, ses renseignemens sont loin d’être aussi substantiels que ceux de ses prédécesseurs.

Nous n’avons fait encore que parcourir deux volumes très intéressans qui ont paru cette année, l’un à New-York[1], l’autre à Londres[2], et qui contiennent le récit de quatre voyages exécutés de 1822 à 1831 par le capitaine américain Benjamin Morrel. Quoique ces voyages fussent d’une nature commerciale, M. Morrel n’a pas perdu de vue l’utilité dont ils pouvaient être pour les sciences. Il a découvert quelques îles nouvelles dans le grand Océan, fait des relevés de côtes et des observations nombreuses sur les mœurs des naturels qui les habitent, ainsi que sur quelques parties de l’histoire naturelle. Son livre ne se ressent point du peu de succès de ses entreprises, et plus d’une aventure tragique y est racontée de manière à faire naître un sourire involontaire sur les lèvres du lecteur. Dans son premier voyage, le capitaine Morrel, visita, de 1822 à 1823, la côte de Patagonie, les îles Malouines et le Groënland austral. Le second le conduisit, en 1825 et 1826, sur les côtes occidentales de l’Amérique, depuis le Chili jusqu’à la Nouvelle-Californie ; le troisième, au cap de Bonne-Espérance ; et le dernier, qui a eu lieu de 1829 à 1831, à Manille, à la Nouvelle-Zélande, aux îles Fidji, dans les nouvelles Hébrides, etc. Le principal but de ce voyage était de recueillir ce singulier zoophyte, si recherché des Chinois comme un puissant aphrodisiaque, qu’il est devenu l’objet d’un commerce assez étendu, et que, chaque année, des flottilles entières de pros malais vont le pêcher sur la côte septentrionale de l’Australie et dans les îles environnantes. Le capitaine Morrell lui donne, nous ne savons pourquoi, le nom français

  1. A Narrative of four voyages to the Pacific from the years 1822 to 1831, etc., 1 vol.
  2. Narrative of a Voyage to the Pacific, by mistress A. S. Morrell, 1 vol.