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Page:Revue des Deux Mondes - 1834 - tome 3.djvu/379

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REVUE. — CHRONIQUE.

surrectionel, opposé à un gouvernement reconnu par la France, et l’on avait pour soi l’arrestation de M. Rougemont de Lowemberg, motivée en 1825 par une pareille demande d’emprunt, faite au nom de la junte apostolique ; mais il paraît certain que c’est la baisse des cortès que nos ministres ont voulu emprisonner dans la personne de M. Jauge. On parle de pertes considérables faites par l’un d’eux qui aurait voulu suivre de trop près les opérations de M. de Rothschild. Un receveur général qui reçoit de droit les confidences du ministre, est aussi fortement engagé dans ce désastre. Il est question de très grosses sommes, ce qui prouverait que le télégraphe a été souvent favorable à ceux qu’il traite aujourd’hui si rudement.

Quant aux affaires d’Espagne, nous pouvons affirmer que les légitimistes de France en sont, à cette heure, uniquement aux conjectures sur la situation de don Carlos, et que le ministère n’est guère plus avancé. Les nominations des cortès annoncent une représentation qui laissera loin derrière elle les dernières cortès d’Espagne, et il est impossible de prévoir quels seront ses premiers actes. Ils seront peut-être tels qu’un jour nous aurons le curieux spectacle du gouvernement de juillet, intervenant comme la restauration en Espagne, pour maintenir le principe monarchique et s’opposer à la propagation des doctrines libérales qui pourraient lui venir des Pyrénées. Les troubles de Madrid ont déjà causé beaucoup d’inquiétude à notre ministère, et l’on s’est demandé si un gouvernement qui n’a pas le pouvoir de réprimer de pareilles scènes dans sa capitale offre de sûres garanties. Le gouvernement de la régente en est à ses journées de décembre ; on travaille ici à le faire arriver à son 13 mars ; mais la tâche est bien difficile.

À l’intérieur, peu de faits nouveaux, grâce au ciel ; la dissolution de la garde nationale de Strasbourg, trentième ou quarantième répétition d’une mesure dangereuse et impolitique qui se répète depuis deux années sur tous les points de la France ; la célébration des fêtes de juillet, remarquable par l’empressement que le peuple a mis à honorer ses morts, et par la manière tout impériale dont la royauté des barricades a festoyé ses sujets, et enfin l’ouverture des chambres, qui a lieu aujourd’hui, ont attiré successivement l’attention. La chambre nous occupera particulièrement, mais elle est à peine ouverte, et nous remettons à en parler plus au long jusqu’après ses premiers actes.


P. S. Nous sortons de la séance d’ouverture. Le discours du roi a produit peu d’impression ; mais en revanche, ce qui en produisait beaucoup, c’est que, dans les comités bien informés de la chambre, il était question