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Page:Revue des Deux Mondes - 1834 - tome 3.djvu/380

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REVUE DES DEUX MONDES.

d’une modification ministérielle assez grave. Le parti doctrinaire du cabinet se retirerait devant la coterie de police et de château de M. Thiers, unie à la fraction du tiers-parti personnifiée en M. Dupin.

On proposait à M. Guizot de lui laisser l’instruction publique, avec le titre de grand-maître de l’Université. Jusqu’ici M. Guizot refusait.

M. de Rigny quitterait également les affaires étrangères, et M. Persil les sceaux.

Le maréchal Gérard conserverait la présidence du conseil. Ces changemens se feraient sous son influence.

Quoi qu’il en soit des résultats, voici les faits :

Il y a guerre avouée entre M. Persil et M. Thiers.

Rivalité sourde entre M. Thiers et M. Guizot ; incompatibilité entre M. Guizot et la coterie Dupin ;

Et au-dessus de tout cela une présidence occulte, dominant de son action inconstitutionnelle tous les actes, toutes les démarches du cabinet.

Il faut qu’une telle situation ait un terme.


M. Damiron vient de publier une nouvelle édition de son Histoire de la philosophie française au xixe siècle. Le morceau le plus important, ajouté à ces deux volumes, est une défense étendue du système d’éclectisme adopté par l’auteur. Les trois doctrines qui se partagent aujourd’hui le domaine de la philosophie, à savoir : le sensualisme, le spiritualisme et l’école théologique, sont résumées avec une grande netteté et attaquées avec une impartialité remarquable. Ces deux volumes, ainsi complétés, forment une digne introduction à la Psychologie et à la Morale du même auteur.

— Nous avons sous les yeux les dernières livraisons de l’Histoire parlementaire de la révolution française[1], publiée par MM. Buchez et Roux. C’est toujours, comme au début de l’entreprise, le même désintéressement et la même conscience. Tous les documens originaux, puisés aux sources les plus diverses, composent un tableau animé des opinions et des partis. C’est sans contredit l’ouvrage le plus sérieux et le plus instructif qui ait paru jusqu’ici, entre toutes les histoires qui traitent de la même époque, et le seul qui dispense de toute autre lecture. Nous lui consacrerons prochainement un article étendu.


F. BULOZ.
  1. Chez Paulin, place de la Bourse.