Scène v.
Seigneur, j’ai un mot à vous dire ; le curé de la paroisse est un ivrogne.
Fi donc ! cela ne se peut pas.
J’en suis certain. Il a bu à dîner trois bouteilles de vin.
Cela est exorbitant.
Et en sortant de table, il a marché sur les plates-bandes.
Sur les plates-bandes ? — Je suis confondu. — Voilà qui est étrange, — boire trois bouteilles de vin à dîner ! marcher sur les plates-bandes ! c’est incompréhensible. Et pourquoi ne marchait-il pas dans l’allée ?
Parce qu’il allait de travers.
Je commence à croire que Bridaine avait raison ce matin. Ce Blazius sent le vin d’une manière horrible.
De plus, il a mangé beaucoup ; sa parole était embarrassée.
Vraiment, je l’ai remarqué aussi.
Il a lâché quelques mots latins ; c’étaient autant de solécismes. Seigneur, c’est un homme dépravé.
Pouah ! ce Blazius a une odeur qui est intolérable. — Apprenez, gouverneur, que j’ai bien autre chose en tête, et que je ne me mêle jamais de ce qu’on boit ni de ce qu’on mange. Je ne suis point un majordome.
À Dieu ne plaise que je ne vous déplaise, monsieur le baron ; votre vin est bon.