L’exposition de 1834 n’a reçu que fort tard les produits de la fabrique de Lyon, qui venait d’éprouver une commotion intérieure grave et à jamais déplorable. La série des articles que cette cité produit a été loin d’être complète, mais ce qui en a paru a suffi pour prouver que dans les étoffes riches la perfection s’était, si on peut le dire, surpassée elle-même. Les velours, les satins, les étoffes brochées, les étoffes pour meubles brillent encore de tout leur éclat, et en jetant les yeux sur les produits d’une industrie aussi avancée, on peut sans hésitation dire qu’il n’est point de rivalité qui puisse en déposséder la France. Mais est-ce là tout le but ? Le nombre des consommateurs à fortunes royales est bien limité, et le peuple des travailleurs est bien nombreux. Le monde entier se meut dans une époque de paix presque générale où les richesses se développent, et cependant, en 1832, nous n’exportons pas plus d’étoffes unies qu’en 1825, et nous exportons moins de rubans et d’autres articles du moindre prix. Après sept ans enfin, nos exportations sont réduites de 15,000,000, et nos importations en articles manufacturés augmentées de un million et demi ! Ah ! que la France songe aux moyens d’aider l’intelligence de l’ouvrier par les secours de la mécanique, et tente enfin de résoudre le problème de produire à meilleur marché sans affecter le bien-être des classes ouvrières.
Le mouvement commercial de l’étranger est trop intéressant à connaître pour que nous ne complétions pas par quelques lignes cet article des soieries.
Les États-Unis ont reçu en 1830-31, année finissant le 30 novembre, en articles de soierie de toute sorte :
De la France pour dollars |
7,097,949 | ou | 37,264,232 | fr. |
De l’Inde et de la Chine |
1,857,005 | 9,749,276 | ||
De tout autre pays |
1,949,441 | 10,234,565 | ||
Total |
10,904,395 | 57,248,073 |
En 1831-32.
De la France, dollars |
5,047,817 | 26,501,039 | ||
De l’Inde et de la Chine |
2,696,332 | 14,155,743 | ||
De tout autre pays |
1,350,417 | 7,089,689 | ||
Total |
9,094,566 | 47,746,471 |
Le commerce d’Angleterre (royaume-uni) a importé en 1832
4,373,247 lb. soie à fabriquer de toute espèce, sur laquelle on a perçu 26,451 liv. sterl. de droits.