je dois cette disgrace ; ô sainte université de Paris ! on me traite d’ivrogne ! Je suis perdu si je ne saisis une lettre, et si je ne prouve au baron que sa nièce a une correspondance. Je l’ai vue ce matin écrire à son bureau. Patience ! voici du nouveau.
Pluche, donnez-moi cette lettre.
Que signifie cela ? C’est une lettre de ma maîtresse que je vais mettre à la poste au village.
Donnez-la-moi, ou vous êtes morte.
Moi, morte ! morte ! Marie, Jésus, vierge et martyr !
Oui, morte, Pluche ; donnez-moi ce papier.
Qu’y a-t-il ? Que faites-vous, Blazius ? Pourquoi violenter cette femme ?
Rendez-moi la lettre. Il me l’a prise, seigneur, justice !
C’est une entremetteuse, seigneur, cette lettre est un billet doux.
C’est une lettre de Camille, seigneur, de votre fiancée.
C’est un billet doux à un gardeur de dindons.
Tu en as menti, abbé. Apprends cela de moi.
Donnez-moi cette lettre ; je ne comprends rien à votre dispute ; mais en qualité de fiancé de Camille, je m’arroge le droit de la lire.
Quelle maudite curiosité me saisit malgré moi ? Mon cœur bat avec force, et je ne sais ce que j’éprouve. — Retirez-vous, dame Pluche, vous êtes une digne femme, et maître Blazius est un sot. Allez dîner ; je me charge de mettre cette lettre à la poste.