Page:Revue des Deux Mondes - 1835 - tome 2.djvu/475

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
469
VOYAGE DANS LES RÉGIONS ARCTIQUES.

plorer. La mer était dégagée de glaces, comme la première fois, et dès le premier jour, il dépassa le point atteint par le capitaine Ross. Sur la gauche, au sud, se présenta bientôt une ouverture de dix lieues de large, qui fut examinée pendant quelques lieues, et nommée Passe du Prince-Régent ; plus loin, sur la droite, une autre s’offrit aux regards, et reçut le nom de Canal Wellington. Continuant sa route au milieu d’une mer encombrée de glaces, l’expédition découvrit l’île Bathurst, puis l’île Melville ; et, le 4 septembre, elle dépassa de quelques milles les 113° 46′ de long. O., point le plus extrême qui ait encore été atteint dans ces parages. Forcés de s’arrêter par l’hiver qui s’approchait à grands pas, les navires gagnèrent non sans peine, et en brisant les glaces, une baie sur la côte sud-ouest de l’île Melville, et y restèrent jusqu’au mois de juillet de l’année suivante. Après de vains efforts pour s’avancer plus loin, lorsque la mer fut redevenue praticable, Parry revint sur ses pas, et arriva heureusement en Angleterre.

Dans le même intervalle de 1820 à 1821, Franklin, parti par terre des bords de la baie d’Hudson, reconnaissait la côte de l’Amérique, à l’est de la Coppermine, depuis l’embouchure de cette rivière jusqu’au cap Turnagain. Dans les deux années suivantes, 1822 et 1823, il relevait celle comprise entre la Mackenzie et le cap Back à l’ouest, tandis que son compagnon de voyage, Richardson, en faisait autant pour celle située entre cette dernière rivière et la Coppermine.

Aussitôt après le retour de Parry, le gouvernement se décida à une nouvelle expédition. L’Hécla, qui avait parfaitement soutenu la dernière campagne, fut encore choisi pour celle-ci, et on lui adjoignit le Fury, construit sur le même modèle. Les instructions données au capitaine Parry portaient qu’après avoir gagné un point faisant partie d’une manière certaine du continent américain, il longerait la côte de ce continent en se dirigeant au nord, et en examinant avec attention toutes les ouvertures qu’elle présenterait, afin de vérifier si l’une d’elles ne fournirait pas un passage dans la mer polaire occidentale. En conformité de ces instructions, l’expédition, partie le 8 mai 1821, se dirigea sur la baie d’Hudson, et atteignit, le 2 août, l’entrée du canal, (Roe’s Welcome) qui sépare l’île de Southampton du continent américain. Ce voyage fut encore plus pénible que le premier : deux ans de suite les bâtimens passèrent le long hiver de ces parages, emprisonnés dans les glaces. Cette expédition produisit la découverte de la presqu’île Melville, du Détroit de l’Hécla et du Fury, qui la sépare au nord de l’île Cokburn, sans parler de la reconnaissance de deux cents lieues de côtes en partie inconnues. Pendant trois étés de suite, Parry s’efforça de franchir le Détroit de l’Hécla et du Fury, et