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CHRONIQUE DE LA QUINZAINE.
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14 juin 1835.


L’intervention est toujours le grand mot qui préoccupe les esprits. Toutes les agitations, toutes les inquiétudes se sont effacées devant celle-ci ; et à l’heure qu’il est, on est loin d’être tranquille sur cette question qui n’est pas près d’être résolue. « L’affaire de l’intervention en Espagne commence seulement aujourd’hui, » disait M. Molé à M. de Talleyrand, qui se réjouissait de la voir terminée par la réponse de l’Angleterre ; et tout annonce que les prévisions de M. Molé étaient fondées.

Ce qui s’est passé depuis quinze jours dans ce ministère, au sujet de l’intervention, est assez curieux, bien que de peu d’importance encore. Ce sont de sourdes et timides menées, de petits soulèvemens silencieux qui attendaient pour éclater une heure qui n’est pas venue, et qui viendra peut-être, quoique tout le cabinet la craigne. Il y a eu, dans cette circonstance, des réticences et des restrictions pleines de hardiesses, comme il y a eu des élans et des provocations qui n’étaient que de la frayeur ; et au milieu de tout cela, le roi a été ferme et inébranlable ; d’un petit mot d’écrit, bien simple et bien net, il a arrêté court toutes les intrigues de France et d’Angleterre. Si S. M. de Broglie Ier joue un peu le rôle de roi fainéant dans cette affaire, il faut reconnaître