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SCIENCES
NATURELLES.

Les Pluies de Crapauds.

Quelque étrange que soit un phénomène, quelque inexplicable qu’il puisse paraître, la science aujourd’hui ne se refuse point à l’admettre, pourvu qu’elle ait les moyens d’en constater la réalité. S’il revient à des temps et en des lieux déterminés, il trouvera les observateurs prêts à en étudier les diverses circonstances, et bientôt prendra place parmi les faits positifs ; mais si ses retours, fussent-ils même très fréquens, n’ont rien de régulier, il faudra, pour qu’il soit admis, que le hasard vienne l’offrir à l’examen de quelqu’un de ces hommes dont le nom fait autorité, ou qu’une circonstance imprévue oblige les savans à prendre en considération des témoignages qu’ils avaient jusque-là jugés peu dignes de confiance. Une fois cependant qu’on en sera venu à reconnaître l’exactitude d’un dernier fait, on verra surgir de tous côtés des faits semblables, et de proche en proche, de récits en récits, on remontera souvent jusqu’aux limites extrêmes des temps historiques.

C’est ce qui est arrivé au commencement du siècle pour le phénomène si long-temps contesté de la chute des pierres météoriques, et c’est ce