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HISTOIRE
LITTÉRAIRE.

REVUE TRIMESTRIELLE.

Pendant long-temps les journaux littéraires n’ont été alimentés que par la critique des livres. Quand la presse périodique naquit, il y a deux siècles, elle commença comme commencent toutes les choses du monde, elle fut d’abord fort petite et fort modeste ; ce fut un germe presque inaperçu, qui se greffa un beau jour sur la seule littérature que l’on connût alors. Le père des journaux français, médecin en vogue et grand nouvelliste, Théophraste Renaudot, prétendait n’avoir songé à imiter à Paris les gazettes de Venise, que dans la louable intention d’amuser ses malades et de leur fournir un sujet de distraction. Qui aurait pensé que le journal politique, tel qu’on le connaît aujourd’hui, sortirait d’une invention si innocente et si frivole ? La même idée, appliquée aux nouveautés scientifiques, donna naissance à l’antique et respectable Journal des Savans. À peu de temps de là, l’illustre Bayle, réfugié à Rotterdam, en imitant cet exemple, au grand profit de l’esprit humain, s’annonça également sous l’humble titre de nouvelliste ; il fit les Nou-