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REVUE DES DEUX MONDES.

VALENTIN.

J’en suis fâché, mais je ne sais pas jouer.

CÉCILE.

Et si vous vouliez rester à dîner, nous avons un faisan truffé.

VALENTIN.

Je vous remercie ; je n’en mange pas.

CÉCILE.

Après dîner, il nous vient du monde, et nous danserons la mazourke.

VALENTIN.

Excusez-moi, je ne danse jamais.

CÉCILE.

C’est bien dommage. Adieu, monsieur.

(Elle sort.)
VAN BUCK, rentrant.

Ah ça ! voyons, l’épouseras-tu ? Qu’est-ce que tout cela signifie ? Tu dis que tu as demandé des chevaux ; est-ce que c’est vrai ? ou si tu te moques de moi ?

VALENTIN.

Vous aviez raison, elle est agréable ; je la trouve mieux que la première fois ; elle a un petit signe au coin de la bouche que je n’avais pas remarqué.

VAN BUCK.

Où vas-tu ? Qu’est-ce qui t’arrive ? Veux-tu me répondre sérieusement ?

VALENTIN.

Je ne vais nulle part, je me promène avec vous. Est-ce que vous la trouvez mal faite ?

VAN BUCK.

Moi ? Dieu m’en garde ! je la trouve complète en tout.

VALENTIN.

Il me semble qu’il est bien matin pour jouer au whist ; y jouez-vous, mon oncle ? Vous devriez rentrer au château.

VAN BUCK.

Certainement, je devrais y rentrer ; j’attends que vous daigniez me répondre. Restez-vous ici, oui ou non ?

VALENTIN.

Si je reste, c’est pour notre gageure ; je n’en voudrais pas avoir le démenti ; mais ne comptez sur rien jusqu’à tantôt ; mon bras malade me met au supplice.

VAN BUCK.

Rentrons ; tu te reposeras.