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LETTRES
SUR L’ISLANDE.

ii.

LE GEYSER ET L’HÉCLA.


À MONSIEUR VILLEMAIN,
SECRÉTAIRE PERPÉTUEL DE L’ACADÉMIE.

En arrivant à Reykiavik, notre intention était de n’y passer d’abord que quelques jours. Nous voulions profiter des vraies semaines d’été pour faire notre excursion dans les districts les plus éloignés de l’Islande. Mais un voyage ici ne s’organise pas si facilement. Il n’y a pas de bureau de diligence où l’on puisse aller retenir sa place pour partir le lendemain, pas de grandes routes où l’on conduise tout à son aise voiture et bagage, pas de village où l’on espère s’arrêter de temps à autre. Il faut, avant de partir, tout prévoir et tout disposer, comme si on s’aventurait à travers une contrée entièrement déserte. Il faut emporter sa tente et ses provisions ; car, passé Reykiavik et quelques pêcheries danoises, situées sur la côte, on ne trouve plus que de loin en loin le pauvre bœr, étroit et sale, et dénué de ressources. Au commencement de juin, il est toujours assez