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LETTRES
SUR L’ISLANDE.

iii.

INSTRUCTION PUBLIQUE.


À MONSIEUR VILLEMAIN,
SECRÉTAIRE PERPÉTUEL DE L’ACADÉMIE.

À mon départ de Paris pour l’Islande, vous me recommandiez d’observer l’état actuel de la littérature et de l’instruction dans le pays que j’allais visiter, afin de comparer dans ses rapports intellectuels l’époque moderne à l’époque ancienne, l’Islandais laborieux de nos jours à l’Islandais nomade des sagas. J’ai commencé cette étude avec un vif sentiment de curiosité, et je l’ai poursuivie avec un nouvel attrait lorsque j’ai vu qu’en me livrant à cette exploration, je ne m’aventurais pas sur une terre ingrate. Plus tard j’essaierai de vous tracer le tableau de la littérature moderne islandaise ; aujourd’hui, permettez-moi de vous parler de l’instruction du peuple et des écoles.

À voir cette pauvre population d’Islande, ces paysans condamnés à une vie de labeur et de privation, et ces pêcheurs exposés sans cesse aux orages de leur mer du Nord, on ne s’attendrait pas à découvrir parmi eux le goût de la lecture et de l’étude, et cependant, il n’en est pas un