TÉTOUAN.
La journée était belle, quoique un peu couverte ; mais il fallait s’en féliciter, bien loin de s’en plaindre, car, en Afrique, le mois de mai est déjà chaud, et, à ciel découvert, le soleil eût pu devenir insupportable. Nous partîmes de Tanger à six heures du matin ; à six heures du soir, nous devions être rendus à Tétouan. Nous étions, comme je l’ai dit, quatre Européens, tous assez mal montés, bien que sur la terre classique des bons chevaux. Notre équipage se bornait à une mule qui portait notre petit bagage et quelques provisions, surtout du vin ; car il ne fallait pas songer à en trouver à Tétouan ; celui que nous emportions était un don de l’hospitalité, et sortait des meilleures caves consulaires.
Le muletier avait pour tout vêtement le grossier sarrau indigène (dgilâbb), et pour chaussure de larges babouches jaunes, avec lesquelles on ne saurait faire un pas sans y avoir le pied accoutumé. Son turban se composait d’un mouchoir de batiste roulé autour de la tête. En sortant de la ville, nous aperçûmes un second Maure