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Page:Revue des Deux Mondes - 1836 - tome 8.djvu/564

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REVUE DES DEUX MONDES.

prix on remplace ici la facile discipline des pensionnats, combien de précautions sont nécessaires, dont une seule venant à défaillir, toutes les autres sont frappées d’impuissance ; surtout on reconnaît qu’à la tête d’un pareil externat, il faut un homme d’une vigilance, d’une énergie, d’une sévérité éclairée, bien au-dessus de la portée ordinaire, tandis que le pensionnat, par la vertu qui lui est propre, exige dans le directeur une réunion de qualités moins rares. Aussi M. Prinsen, tel que j’ai appris à le connaître, non-seulement dans notre conversation, mais en vivant avec lui pendant toute la journée, est un homme parfait pour cette fonction. J’ignore s’il a les connaissances étendues, la riche culture et l’élévation d’esprit de M. Striez de Potzdam[1], mais il ne faut pas l’avoir vu long-temps pour reconnaître en lui une admirable énergie physique et morale, une autorité naturelle, une aptitude innée au gouvernement, et quelque chose d’imposant qui me fait admettre volontiers ce qu’il m’a dit : « Oui, la main sur la conscience, je déclare que dans cet ordre de choses tout va bien en général, et que les exemples de désordre sont tellement rares qu’on ne peut pas les considérer comme les résultats du système. » Je ne pus m’empêcher de lui répondre : Vous n’êtes pas seulement le réglement de l’école normale de Harlem ; vous êtes le système même de cette école.

M. Schreuder, qui nous servait d’interprète et qui a été lui-même à la tête de l’école normale de Lierre, m’assura également qu’à cette école l’externat n’avait pas eu d’inconvéniens ; mais j’aurais pu lui faire à lui-même, sans aucune flatterie, la même réponse qu’à M. Prinsen. Avec des directeurs comme M. Prinsen et lui, il n’y a pas de mauvais système. Il faut tenir compte aussi du caractère plus tranquille des jeunes Hollandais et de la nature flamande, qui exigent une moins forte discipline. Mais ces deux messieurs se sont accordés à me dire que le système de l’externat ne convient que dans une petite ville, et M. Prinsen demandait une ville ou un fort village d’environ deux mille ames, qui pût avoir environ trois cents enfans à envoyer aux écoles pour servir de sujet d’exercice à l’école normale. Enfin l’un et l’autre avouaient

    lie), dont le directeur est M. Ehrlich, ou l’école catholique de S. Mathieu, à Trèves, que dirige M. le curé Schuelzgen. Rapport, etc., pag. 288.

  1. Ibid., pag. 381.