Vous mentez, monsieur ; il n’y a pas long-temps que je me suis aperçue que vous les aviez ouverts, et vous me laissez beaucoup trop riche.
Non pas, ma chère, tant qu’il y aura des pauvres. Je sais quel usage vous faites de votre fortune, et je vous demande de me permettre de faire la charité par vos mains.
Cher Henri ! que tu es noble et bon ! Dis-moi un peu. Te souviens-tu d’un jour où tu avais une petite dette à payer, et où tu te plaignais de n’avoir pas de bourse ?
Quand donc ? Ah ! c’est juste. Le fait est que, quand on sort, c’est une chose insupportable de se fier à des poches qui ne tiennent à rien…
Aimerais-tu une bourse rouge avec un filet noir ?
Non, je n’aime pas le rouge. Parbleu ! tu me fais penser que j’ai justement là une bourse toute neuve d’hier ; c’est un cadeau. Qu’en pensez-vous ?(Il tire une bourse de sa poche.) Est-ce de bon goût ?
Voyons ; voulez-vous me la montrer ?
Tenez. (Il la lui donne ; elle la regarde, puis la lui rend.)
C’est très joli. De quelle couleur est-elle ?
De quelle couleur ? La question est excellente.
Je me trompe… Je veux dire… Qui est-ce qui vous l’a donnée ?
Ah ! c’est trop plaisant ! Sur mon honneur ! vos distractions sont adorables.
Madame de Léry.
J’ai défendu ma porte en bas.
Non, non, qu’elle entre. Pourquoi ne pas la recevoir ?